Le Système Total Anatomie d’une multinationale de l’énergie
À l’heure du dérèglement climatique et de l’explosion de la demande mondiale en pétrole et en gaz, la compagnie TotalEnergies peut-elle s’imposer comme un acteur crédible de la transition énergétique ? Solidement documentée, cette enquête sur trois continents émet de sérieux doutes.
Comptant parmi les géants mondiaux du pétrole et du gaz aux côtés d’ExxonMobil, BP, Chevron, Shell, Eni et ConocoPhillips, le groupe Total a récemment fait sa mue. Présente dans cent trente pays, la multinationale aux mille filiales, dont le siège social français se situe à La Défense, est devenue en 2021 TotalEnergies. À grand renfort de communication, elle assure de son engagement sociétal, de sa prise en compte des droits humains et de sa conscience aiguë de la crise climatique qui nous menace. Tenue de fournir une énergie abondante et bon marché à ses clients, de réaliser des profits pour rémunérer ses actionnaires et financer ses investissements, mais aussi de répondre à l’urgence climatique, la major coche-t-elle toutes les cases ? Alors que les énergies dites « propres » (éolien, solaire…) représentent encore moins de 0,5 % de sa production, TotalEnergies fait-elle à bon compte du greenwashing ? La firme peut-elle devenir un acteur crédible de la transition énergétique ?